• Quand Maurice Perisset demande à JF Vilar quelles sont ses héroines de fiction favorites, il cite Loulou, Valentina, Juliette, Miss O'Shaughnessy, Louise Lame... et Adèle Blanc-Sec

    Aujourd'hui, cela fait exactement un siècle que le ptérodactyle brisa la coquille de son oeuf au Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes, le samedi 4 novembre 1911 à 23h45, semant la terreur dans Paris. Quelques jours plus tard, Adèle monte à la capitale et rencontre dans le train un nommé Zborowsky.

    On raconte que ce phénomène se reproduit tous les 100 ans ; Si cette nuit vous vous égarez du côté de la rue Buffon, levez les yeux, restez à l'écoute. Et si vous entendez d'étranges bruissements d'ailes, abritez-vous vite sous une porte cochère.

    Vendredi 4 novembre 2011

    Vendredi 4 novembre 2011

    Quant à Adèle, elle se fait rare depuis plusieurs années. Victor, lui, a quasiment disparu. Peut-on rêver qu'ils reviennent ensemble pour une aventure commune ?

    Vendredi 4 novembre 2011


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  • Nous n'étions pas partis à Sète sur les traces de Victor. Et pourtant...

    Grains de sel

    Dans C'est toujours les autres..., Victor entre dans la librairie La Broyeuse, rue du Jour : "Avant d'arriver à la caisse, regard discret sur les rayons et, miracle, joie et incrédulité, Marchand du sel, édition du Terrain vague, 1959, épuisé, introuvable, est là. Coincé entre un très bon Péret et un médiocre Dali. J'embarque, leur prix sera le mien. Les écrits complets de Marcel Duchamp, ça ne se discute pas."

    Juste en face, cette curieuse enseigne :

    Grains de sel

    Plus loin, dans une librairie, une expo de dessins où nous croisons Desnos :

    Marchands du sel

    Entre la rue Maurice Clavel et la rue Jean Vilar, difficile décidément d'échapper aux fantômes !

     


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  • Dans 95% de réel, tourné en novembre 1994, JFV est en plein "chantier" d'écriture d'un roman, hélas jamais publié : c'est "l'histoire d'une chute. L'histoire d'un homme qu'on retrouve brisé sur la chaussée d'une rue de Prague. Une défénestration".

    "Prague est la ville des défenestrations", conclut Pierre-André Sauvageot. N'étant pas super calés en histoire des royaumes de Bohème, nous n'avions pas saisi la référence. Nous l'avons comprise à la lecture d'un très joli guide qui nous a accompagnés à Prague cet été. Un guide qui a la particularité d'être illustré non par de sempiternelles photos numériques couleur plus ou moins hideuses, mais par des dessins et des peintures : un magnifique travail de l'illustrateur Guillaume Sorel, accompagnant des itinéraires pragois originaux proposés par Christine Coste.

    Nous y apprîmes donc que : le 30 juillet 1419, des manifestants hussites envahissent le nouvel hôtel de ville (Karlovo náměstí, Nové Město) et précipitent par la fenêtre 7 échevins papaux sur les pointes des lances des manifestants restés en bas.

    le 23 mai 1618, des protestants en délégation au Château auprès du roi balancent 3 catholiques par la fenêtre... sur un tas de fumier.

    Là, ça commence à s'appeler une coutume locale.

    Par la fenêtre

    le 10 mars 1948, les communistes, qui ont le sens des traditions, suicident le ministre Jan Masaryk par la fenêtre de sa salle de bains. Il faudra plus de 50 ans pour connaitre la vérité sur cette mort naturelle.

    L'aventure inédite de Victor B à Prague proposait donc une "quatrième défenestration de Prague" : celle de Julius K, juif rescapé du ghetto de Terezin, victime et mouchard comme tout le monde sous la dictature stalinienne, peut-être dissident lors du printemps de Prague, totalement amnésique en tout cas. Pour ce qui est des motifs et des auteurs de sa défenestration, ils se trouvent sans doute dans le manuscrit inédit ; nous attendrons donc la déclassification des archives de JF Vilar...

    Par la fenêtre Par la fenêtre

    Par la fenêtre Par la fenêtre

    Par la fenêtre

    Par la fenêtre

    (Fenêtres pragoises, juillet 2011 : Elišky Krásnohorské 123/10, Bilkova 132/4, Vita Nejedlého 1548/1 (Palác Akropolis), Chlumova 334/7, Václavské Náměstí 778/14, Liliová 247/10)

     


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  • Un guide pour se perdre

    On le cite ici.

    Quelques images de Prague vue par Guillaume Sorel :

    Un guide pour se perdre Un guide pour se perdre

        Un guide pour se perdre Un guide pour se perdre

      Un guide pour se perdre Un guide pour se perdre

    Un guide pour se perdre Un guide pour se perdre

     


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  • C'est en arrivant à Terezin que nous avons ressenti, Corsaire et moi, que les lieux ne se comprennent bien qu'après les avoir traversés ou s'être laissé traverser par eux. Banalité. Oui mais pas seulement. Sur Terezin nous croyions savoir à peu près ce que nous en avions écrit ici. Les informations collectées formaient en moi comme un kaléidoscope d'images sombres et douloureuses : j'imaginais Desnos arriver au camp après avoir traversé bois et forêts dans une fuite absurde vers la mort, je voyais l'infirmier et l'infirmière tchèques se pencher sur le corps inerte du poète, le reconnaître malgré tout, j'entendais l'orchestre du ghetto modèle jouer au milieu de l'inaceptable et puis j'avais en tête les images du film 95% de réel : JFV devant la piscine où se baignaient les gradés qui surveillaient le camp, images d'une architecture concentrationnaire pleine de fantômes.

    Il y a des années, en février 90, j'étais arrivée dans une Prague muette et ouatée, pleine encore de la stupeur d'une révolution de velours invisible à mes yeux. J'étais moi-même complétement hébétée en marchant entre les tombes du vieux cimetière juif. Dans le petit musée qui le jouxtait, je me souviens de la lumière du jour qui éclairait les dessins des enfants du ghetto de Terezin.

    Avec Corsaire, nous avions décidé d'aller à Terezin avec une sorte d'évidence. Pas un pélerinage. Juste une approche.

    Lorsque nous y sommes arrivés en juillet 2011, nous avons compris qu'en réalité il n'y avait pas qu'un seul lieu mi-camp/mi-ghetto mais deux Terezin : la petite forteresse, prison militaire qui avait surtout servi à entasser dans les pires conditions concentrationnaires la résistance locale et qui avait accueilli à la fin de la guerre les prisonniers qui arrivaient de partout, dont Desnos, et de l'autre côté de la rivière Ohře, un ghetto installé à une demi-heure de marche, dans l'ancienne ville de garnison. Dans les derniers mois, les "habitants" du ghetto avaient été envoyés par fourgons dans les camps d'extermination les plus proches. Un double mouvement donc, la prison se remplissant pendant que le ghetto se vidait.

    Deux lieux. Deux arrêts d'autocar : Terezín Bioveta et Terezin aut.nádr.

    C'est dans le ghetto que JFV voulait que Julius, le personnage central de son roman inachevé, ait passé son enfance. Dorénavant des familles y vivent presque normalement. Des gamins blonds font du vélo dans des allées mornes et rectilignes. Mais c'est pourtant dans la prison que JFV est filmé, comme si le ghetto habité par une nouvelle population ne pouvait constituer aujourd'hui une représentation de l'horreur concentrationnaire, comme si l'on ne savait pas quoi faire des mômes et des tracteurs, du temps qui passe et de l'herbe qui toujours re-pousse entre les pavés.

    Il est alors donné à celui qui arpente, qui franchit à pied la distance séparant la prison du ghetto, de commencer à saisir la complexité du réel ; certainement pas 95% mais une infime partie et ce n'est déjà pas si mal...

     


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