• Qu'est-ce que je faisais le 16 novembre 2014 ? Je ne sais pas. C'était un dimanche. Apparemment, le temps était maussade, nuageux, gris. La veille il y avait eu une manif contre l'austérité. Je n'y étais pas allé. De toute façon elle partait de Denfert-Rochereau, je ne serais donc pas passé sous les fenêtres de Jean-François Vilar, je n'aurais pas eu l'occasion de lever les yeux en passant pour voir si, comme ça nous était arrivé une fois (sur combien de manifs ?), une main écartait un rideau pour jeter un œil en bas à une nième procession depuis 40 ans. Louise et moi n'étions pas motivées pour les manifs plan-plan clairsemées. Nous portions encore le deuil de Rémi Fraisse assassiné par un gendarme 3 semaines plus tôt dans une manif à Sivens. Nous observions le renforcement constant de l'Etat policier que rien ne semblait pouvoir contrecarrer.

    Qu'est-ce que nous faisions le dimanche 16 novembre 2014 ? Nous pensions à Jean-François Vilar. C'était 4 jours avant la réédition en poche de Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Nous l'attendions avec impatience. Belle photo de couverture, nouvelle campagne de diffusion dans les librairies. De nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs. Jean-François avait été informé du projet, bien sûr. Nous espérions que, derrière ses rideaux, il allait être content...


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