• Le hérisson mis à nu par Cortazar, même

    Nous avons évoqué dans un post précédent le numéro 3 de la revue Tango première formule où se trouve la nouvelle Tandem de Vilar : l'histoire commence au lendemain de la mort de Julio Cortazar, elle est illustrée par des dessins de JFV dont un portrait de Valentina (de Crepax) et un autre avec une femme nue sur une bicyclette.

    Bibliothèque(dessin de Jean-François Vilar, dans Tango n°3, juillet 1984)

    On trouve dans cette même revue un texte de Cortazar, Hommage à une jeune sorcière, écrit au sortir de la "pièce" Le diable, de et avec Rita Renoir, où l'écrivain parle tour à tour de Heinz von Cramer, de Valentina, de hérissons pris dans les phares des autos, et de Rita, de la nudité sauvage de Rita. Surtout.

     BibliothèqueBibliothèque

    (Valentina, bien sûr, et Rita Renoir, photo dans Tango n°3)

    "D'une manière ou d'une autre il faut saisir le hérisson de la pelote et en tirer le bout, transformer peu à peu en fil linéaire sa sphéricité acharnée".

    Le hérisson-pelote de Cortazar est l'image du texte en train de s'écrire autour d'une révélation : celle de la nudité, nudité fantasmée de Valentina performée par Rita Renoir. L'écrivain réussit à glisser la main jusqu'à la chair rose, à trouver le chemin au beau milieu des piquants et à démêler la pelote acérée des "irruptions de souvenirs".

    A la lecture de ce texte, je pense, moi Louise Lame, experte en nudité urbaine et autres dégrafages de corsage sous les portes cochères, aux femmes nues (mises à nu) qui traversent les textes de Vilar.

    De la nudité comme effraction et désordre.

    Car il faut bien continuer à saturer l'espace public de nos désirs.

     


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