• Le retour de Louise Lame

    Je l'avoue. J'ai quitté Paris. Une première fois pour Prague mais là j'étais toute excusée. J'ai mis mes pas dans ceux de Victor ou bien de JFV, allez savoir... J'ai même un temps filé Sherlock Holmes et ses ombres. Comme une professionnelle. Ma main à couper qu'il ne s'est douté de rien.

    Mais je ne suis pas le genre de personnage à qui l'auteur fait faire ce qu'il veut. J'aime me perdre dans les marges et prendre le large quand il le faut. Après Prague, j'ai donc quitté les villes, les rues, les passages, les réverbères et même la fée électricité. Je suis allée promener mon corps auprès des utopistes, ceux qui agissent en clandestins et construisent des cabanes. J'ai quitté mes talons pour me retrouver pieds nus sur les chemins. La nuit je dansais autour du feu avec la certitude que les luttes sont belles partout : dans les usines, dans la rue et du côté de ceux qui prennent le maquis...

    Mais Louise Lame je suis et je reste. Paris m'attend avec ses trottoirs luisants de pluie, en noir et blanc comme dans les BD de Tardi. Devant chez Victor, le canal m'appelle. Les prochaines nuits, je vais descendre sous le buste de Frédérick Lemaître, dans le souterrain qui mène à la Bastille jusqu'à la colonne de Juillet. J'irai voir si quelques crimes n'ont pas été commis en mon absence. J'irai sentir la nuit, écouter si rien ne gronde...

    Je ne finirai pas comme la passante du canal, croyez-moi. J'ai conservé dans les yeux quelques belles flammes du Dehors...


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