• Samedi 14 mai 2011 : les murs ont la parole

    43ème anniversaire de l'invasion, le mardi 14 mai 1968, de l'école des Beaux-Arts rebaptisée "Atelier populaire des Beaux-Arts" par les étudiants et les artistes qui l'occupent. Jusqu'à l'expulsion par les flics le 27 juin, plus de 500 modèles d'affiches sont créés et reproduits par sérigraphie à plusieurs milliers d'exemplaires. Une AG quotidienne étudie les propositions d'affiches et de slogans et détermine celles qui seront réalisées. Des brigades de colleurs passent les chercher et vont en recouvrir les murs de la ville.

    L'atelier des Beaux-Arts est cité plusieurs fois par JF Vilar, de façon certes pas très enthousiaste. Dans C'est toujours les autres..., Rose explique à Victor : "En 68, j'étais aux Beaux-Arts. J'y étais déjà depuis pas mal de temps. Je me suis dit que je ne pouvais plus y rester". Le narrateur décrit "les affiches de Mai. L'atelier de sérigraphie. Les bringues à n'en plus finir. La fête, à ce qu'on disait". "Même ça, ça ne m'avait pas tellement excitée. Votre 68, j'ai trouvé ça un peu terne", conclut Rose.

    Dans Passage des Singes, Victor évoque un des personnages, Raymond : "Il devait être là par hasard, mais il y était. Il faisait des affiches à l'atelier des Beaux-Arts. Pas trop d'idées, rien qu'un honnête savoir-faire. Et puis, à l'occasion, il y allait de son pavé. Ca se faisait beaucoup. Après, il s'est installé dans la barbouille. Artiste. Malgré tous mes efforts, il n'a jamais réussi à me perdre de vue."

    Dans Bastille Tango, la jeune artiste des rues Jill de Ray (du groupe des Mi Noche Triste) parle d'une affiche qui recouvre les murs de Paris : "Ca ressemble juste un peu trop aux affiches de 68 que mon paternel a affichées dans la salle d'attente de son cabinet".

    Images de Mai, remisées de la rue aux salons. Images. En attente. Nous Louise Lame et Corsaire Sanglot appelons des nuées de colleurs nocturnes à afficher de nouveau sur les murs des villes nos cris et nos rêves. Des affiches en série. Peut-être seulement du "savoir-faire", mais du savoir-lutter aussi. Dans le contexte souvent terne du militantisme d'aujourd'hui, ces images conservent leur charge graphique et politique. Nous persistons à croire que la beauté est dans la rue.

    Lectures au passage

    Lectures au passage

    Lectures au passage

    (autres affiches de Mai : ici)

      


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