• Les mystères de Prague

    Parmi les auteurs de romans noirs apparus depuis 1968, Jean-François Vilar est le romancier de la ville de Paris (Léo Malet l'avait précédé). Victor Blainville, son personnage, rechigne à quitter la capitale, son canal St Martin, ses chats et ses mystères (de Paris). Cependant il explique dans une citation que nous finirons bien par retrouver (!?) qu'il n'est pas bon bec que de Paris, mais que seules les villes comportant des passages secrets méritent le nom de ville. Et à ce titre, il daigne s'aventurer à Venise... et à Prague.

    Après Paris, Prague est la grande ville aimée par JFV. Il l'évoque une première fois en 1984 dans Etat d'urgence (qui se passe à Venise). Le narrateur, Adrien Leck, cinéaste ami de Victor, se souvient de sa rencontre à Prague avec la comédienne tchèque Sarah Stroblh, sur le pont Charles.

    Mais c'est à partir de 1991 que Prague commence à occuper une place aussi importante que Paris dans l'oeuvre de JFV. D'abord, dans La ville est un roman, un étrange objet éditorial composé de 3 portfolios, publié par Denoël, on trouve une nouvelle de JFV intitulée Le réveil du Golem, qui se passe à l'ombre de la vieille synagogue. On trouve aussi dans ce recueil un article historique intitulé Le procès d'Arthur L., qui évoque le procès d'Arthur London à Praque en 1952 ; cet article présente la particularité d'être signé "de notre correspondant à Bruxelles, E. Fried" ! Quand on sait qu'Eugen Fried (alias Clément) fut le correspondant du Komintern à Bruxelles, il y a de quoi s'interroger... (mais nous reparlerons de Fried)

    En 1992, JFV publie une variation holmesienne à partir de la nouvelle de Conan Doyle Un scandale en Bohème, Sherlock Holmes et les ombres, qui se déroule entre Londres et Prague.

    En 1993 parait Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. L'action se déroule à Paris en novembre 1989, et Victor rencontre une journaliste tchèque, Solveig (c'est un faux nom - c'est peut-être une fausse journaliste ?) et suit de loin les événements qui secouent alors le bloc de l'Est dont la Tchécoslovaquie. A la fin, il quitte Paris (définitivement ?) et le roman se termine à Prague où Victor trouve les réponses aux mystères auxquels il était confronté, et peut-être d'autres réponses encore...

    En octobre 1993, dans un petit recueil publié par la librairie La Terrasse de Gutenberg pour son 10ème anniversaire, JFV nous donne une nouvelle, Rue de Prague, où il nous donne des nouvelles de Victor qui envoie des cartes et des lettres à la librairie en les adressant volontairement rue de Prague (à l'angle de laquelle se situe certes la librairie, mais alors que l'adresse postale officielle est rue Emilio Castelar).

    En 1994, JFV est interrogé par Pierre-André Sauvageot dans le documentaire vidéo 95% de réel, entre Paris et Prague, tandis qu'il travaille à la rédaction d'un roman qui n'a jamais été publié, et dont l'action se situe principalement à Praque, entre la rue de Paris et le camp d'extermination de Terezin. C'est à ce moment et dans ces lieux que l'on perd la trace de Victor B...

    JFV, lui, donnera encore de ses nouvelles pragoises en 2002, en conseillant aux auditeurs de Radio Prague comme lui la lecture d'un roman tchèque qui venait d'être traduit en français : Docteur Braun, derniers jours, de Hana Belohradska (HB éditions).

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 13 Janvier 2011 à 08:43

    Bonjour, je découvre votre formidable entreprise, très impressionné. On n'a pas fini de découvrir et redécouvrir jfv...

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