• Lundi 25 avril 2011

    37ème anniversaire du "25 avril" comme on dit au Portugal, de la "Révolution des oeillets" comme on dit ailleurs.

    Plantons le décor - Acte I : Le pays vivait sous un régime fasciste depuis 1933, dirigé par le dictateur Salazar à qui avait succédé Caetano en 1968, la PIDE était une des polices politiques parmi les pires au monde, et l'armée engluait sa jeunesse dans des guerres impérialistes dans ses colonies (Angola, Guinée-Bissau, Mozambique...). Les soldats et les officiers y étaient jeunes, issus du peuple ; ils créèrent le MFA (Mouvement des Forces Armées), ils fomentèrent un putsch. Au matin du jeudi 25 avril 1974, à Oh20, la diffusion sur les ondes de la radio nationale de Grandola vila morena, une chanson de José Afonso interdite par le régime (elle parlait de peuple souverain et de fraternité !) fut le signal attendu dans nombre de casernes : les troupes envahirent Lisbonne et dégagèrent le pouvoir en place dans la journée. Il y eut très peu de combats, seuls quelques miliciens de la PIDE résistèrent et firent 6 morts.

     

    Acte II : Les "capitaines d'avril" ne voulaient pas le pouvoir. Certains, les plus conscients politiquement, favorisèrent les initiatives d'autogestion. Les grèves se déclenchent, les patrons fuient à l'étranger, les banques, les entreprises, les journaux et les radios sont contrôlés par les Commissions de Travailleurs qui se mettent en place. Les paysans s'approprient Les terres du sud et du centre (avec notamment l'expérience de la coopérative de Torre Bela). La censure est totalement abolie.

    Nombre de militants politiques accourent de toute l'Europe. Parmi eux, JF Vilar, tout juste de retour du service militaire et de la construction des "Comités de Défense des Appelés" ("Au retour de l'armée, en 1973-74 (dure époque), c'était le Chili, c'était le Portugal. Je vous parle de ça parce que c'était la vie d'un militant. Je voyageais beaucoup à cette époque-là. Passons sur les détails", dans Temps Noir n°14). Et Victor B ("C'était très exactement une AK 47 (...) J'avais vu les mêmes armes à Lisbonne pendant la révolution des oeillets, aux mains des gars du MFA, avant de devenir vraiment photographe", dans Nous cheminons...).

    Acte III : Hélas, les vieux stals (Alvaro Cunhal) et les vieux soc-dem (Mario Soares) revenus d'exil, ne tardent pas (en 1 an 1/2) à remettre de l'ordre capitaliste dans tout ça.

    37 ans après, le peuple portugais a une sangsue nommée FMI sur le dos ; quelle armée du peuple viendra l'en débarrasser ? 

      


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